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Archive pour la catégorie ‘Les autres projets’

Pour les propriétaires de panneaux solaires

mercredi 13 janvier 2010

Copie écran - Carte des installations Et voilà une belle idée dans le même esprit que l’Ecolomètre. Le site BDPV permet aux propriétaires de panneaux photovoltaïques de suivre l’évolution de leur production d’électricité au fil des ans et de la comparer à des installations proches (grâce à un superbe “mash-up” Google Map). BDPV propose aussi tout un tas de statistiques : rendement par région, matériels installés, efficacité en fonction de l’orientation, … Un excellente idée, complémentaire de l’Ecolomètre, l’aspect social en plus. Bravo!

PS: en plus, je découvre que le créateur du site est toulousain, comme moi, on est trop forts dans la ville rose (cocorico!). Désolé, c’était mon quart d’heure d’autosatisfaction! Promis je recommencerai plus, d’ailleurs j’y vais, salut.

Comportements citoyens

lundi 26 octobre 2009

J’ai déjà parlé ici même du principe de l’effacement diffus et vous avez compris qu’un certain nombre de petits malins ont rapidement compris comment ils pouvaient l’exploiter pour en tirer profit. Sur le même sujet, j’ai découvert une autre approche portée par RTE  qui fait appel à l’esprit citoyen des consommateurs d’électricité. L’idée est simple, vous laissez vos coordonnées sur le site Ouest Ecowatt et vous êtes prévenus par SMS ou par e-mail des pics de consommation d’électricité, charge à vous alors de limiter votre consommation durant cette période pour éviter le démarrage de capacités de production supplémentaires (souvent des centrales thermiques à charbon très émettrices de gaz à effet de serre). L’idée est simple et a rencontré un petit succés l’hiver dernier (9000 personnes sur la région Ouest).

J’aime beaucoup cette idée qui à le mérite d’être non marchande et d’impliquer les consommateurs en les sensibilisant aux problèmatiques de production et de distribution de l’électricité. C’est une utilisation intelligente de la force des réseaux (mobile, internet) pour un déploiement simple, rapide, universel et peu cher de cette solution (par rapport à es solutions plus lourdes comme l’installation de « box » dans chaque foyer par exmple). Je dois même dire que c’est une fonctionnalité que j’aimerais bien pouvoir proposer aux utilisateurs de l’Ecolomètre. Je suis sûr que si RTE mettait en place une petite API permettant à qui le souhaite de récupérer la consommation et les prévisions de pics de consommation pour chaque département, on verrait fleurir des applications capable d’utiliser au mieux ces informations. Je vais leur écrire pour leur suggérer, je vous tiendrai au courant.

L’effacement diffus

mercredi 22 juillet 2009

Et voilà un bel exemple des raccourcis que peuvent faire les médias dans le traitement des sujets qui les dépassent: l’affaire Voltalis contre EDF résumée un peu partout en une phrase: “EDF veut taxer les économies d’énergie”. La situation est beaucoup moins tranchée que ça, voyons pourquoi.

Quand  un pic de consommation d’électricité intervient, il y a deux façons deux réagir au niveau du réseau. Soit augmenter la production en lâchant de l’eau dans les barrages ou en démarrant des centrales thermiques, soit essayer de réguler la consommation en demandant à certains utilisateurs de consommer un peu moins, les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, ce délestage permet d’absorber le pic. Ce dernier principe a été théorisé sous le nom d’”effacement diffus”. EDF l’a déjà plus ou moins mis en place dans certains foyers en fournissant une box qui module le tarif de l’électricité consommée en fonction de la demande nationale. Mais d’autres sociétés indépendantes des fournisseurs d’électricité commencent à se positionner aussi sur ce marché comme Voltalis.

Pratiquement comment ça marche? Voltalis installe chez les particuliers un boîtier qui permet de couper à distance certains appareils non essentiels du foyer (téléviseur, lave-linge, …) afin de diminuer la consommation d’électricité sur le réseau. Lors d’un pic de demande, Voltalis est donc en mesure de proposer au gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE, en charge d’assurer l’équilibre entre la production et la consommation) d’amortir le pic en délestant temporairement certains foyers plutôt que d’acheter des kWh à un fournisseur pour satisfaire la demande supplémentaire. Ces kWh économisés (virtuels!) sont semble-t-il vendus à RTE à peine moins cher qu’un kWh produit (réel), c’est la loi du marché qui s’applique. Les clients de Voltalis se voient reverser une partie de la somme versée en échange de leur effort. A priori, tout cela semble une bonne idée, ça va dans le sens des économies d’énergie et de l’écologie, donc rien à dire. Sauf que …

Le sujet est plus complexe qu’il n’y paraît du fait de la complexité du marché de l’électricité désormais constitué de plusieurs fournisseurs (EDF, Poweo, Direct énergie, Enercoop). Je vais essayer de le simplifier pour le rendre compréhensible par tous en en faisant un cas concret.

Pierre, Paul et Jacques sont 3 consommateurs d’électricité. Poweo est le fournisseur attitré d’électricité de Pierre, EDF est celui de Paul et de Jacques. Roger s’occupe d’ajuster en permanence l’équilibre entre la production et la consommation d’électricité sur le principe d’un fonctionnement où consommateurs et producteurs sont tous connectés sur le même réseau de distribution.

Au départ, seuls Pierre et Paul consomment chacun 1kWh. Pour répondre à cette demande, Poweo et EDF produisent logiquement chacune 1kWh. Mais une heure plus tard, Jacques rentre chez lui et veut lui aussi consommer son kWh. Il va y avoir déséquilibre, Roger est bien embêté. Deux solutions s’offrent à lui:

Solution 1

Il appelle EDF:

« Allo EDF, je vois Jacques arriver chez lui, je crois que c’est toi son fournisseur officiel, tu pourrais me produire 1kWh de plus tout de suite? »

« Ben oui, ça te coûtera le prix d’1kWh à savoir 100€.”

Solution 2

Il appelle Marcel, un très bon pote de Pierre:

« Allo Marcel, je vois que Pierre consomme 1 kWh en ce moment, toi qui le connais bien, tu pourrais pas lui demander d’arrêter sa télé et son vibromasseur un moment juste pour laisser Jacques consommer à son tour? Ca devrait pas durer longtemps, il doit aller à la piscine dans une heure. »

« Pas de souci, bon par contre, tu sais comment ça se passe, c’est  pas gratuit ça, j’imagine que EDF te demanderait 100€ pour fournir ce kWh supplémentaire, alors moi je te fais ça pour 50€ prix d’ami à prendre ou à laisser »

Que feriez-vous à la place de Roger? Bingo, je prends la deuxième solution because c’est la moins chère (d’ailleurs, il n’a pas le choix, c’est le principe de  préséance économique). Bien mais parlons finances un peu.

Au début de l’histoire c’est assez simple:

  • Pierre paye 100€ (=1kWh) à son fournisseur Poweo
  • Paul paye 100€ (=1kWh) à son fournisseur EDF
  • Jacques ne doit rien payer à son fournisseur EDF car il ne consomme pas.

Une heure plus tard, ça se complique:

  • Pierre ne doit rien payer à son fournisseur Poweo car il ne consomme pas. Marcel va même lui donner 5€ pour le remercier de l’effort consenti.
  • Paul doit payer 100€(=1kWh) à son fournisseur EDF
  • Jacques doit payer 100€ (=1kWh) à EDF puisque c’est son fournisseur officiel bien que ce ne soit pas lui qui ait produit son électricité.
  • Roger a déboursé 50€ pour équilibrer le réseau qu’il va refacturer au fournisseur de Jacques qui est à l’origine du besoin, à savoir EDF.

Cependant:

  • EDF fait la fête car elle a été rémunérée pour 2kWh en n’en produisant qu’un seul.
  • Poweo fait la tronche car elle a produit 2kWh mais n’a été rémunérée que pour 1.
  • Marcel se frotte les mains car il a gagné 50€ rien qu’en passant un coup de fil à Pierre!

Voilà la situation actuelle qui n’est évidemment pas satisfaisante puisque Poweo est lésée. Il faut donc trouver une solution:

  • Marcel propose que EDF reverse ce qu’il doit logiquement à Poweo à savoir le prix du kWh fourni à Jacques. EDF va donc payer 150€ pour assurer l’équilibre du réseau, somme qui sera à coup sûr répercutée sur les prochaines factures de Paul et Jacques. C’est la position de Voltalis.
  • Roger propose au contraire que Marcel annonce dès le départ la couleur dans son offre et lui facture 150€ le coup de fil permettant d’équilibrer le réseau plutôt que 50€ seulement puisque c’est finalement ce qu’il en coutera à EDF et reverse à Poweo les 100€ qui lui sont dus. Dans ce cas cependant, Roger ne fera pas le même choix. Entre produire 1kWh supplémentaire à 100€ et économiser 1kWh à 150€, au nom de la préséance économique, il choisira le second. C’est la position des fournisseurs d’électricité.

Aucune des ces deux solutions n’est vraiment satisfaisante, l’une avantage outrageusement l’effacement diffus, l’autre le condamne. Il a donc été demandé à la commission de régulation de l’énergie (CRE) d’émettre un avis dont voici les principales conclusions:

Comme précisé en annexe à la présente délibération, la loi du 10 février 2000 impose, dans le cadre du mécanisme d’ajustement, que l’opérateur d’effacements diffus (Marcel) rémunère les fournisseurs dont les clients se sont effacés pour l’énergie injectée par ces fournisseurs (Poweo) et valorisée par l’opérateur d’effacements diffus.
La CRE demande aux acteurs de poursuivre leurs discussions sur le niveau et les modalités de cette rémunération ainsi que sur les modalités d’intégration des effacements diffus dans le mécanisme d’ajustement. La CRE veillera à ce que ces modalités n’entravent pas indûment le développement des effacements diffus.


En outre, la CRE souhaite élargir le champ de développement des effacements diffus. A cet effet, elle invite RTE
–  à définir en concertation avec les acteurs concernés les modalités de la contractualisation par RTE d’une capacité d’effacement de consommateurs raccordés aux réseaux publics de distribution, capacité qui devra être rémunérée à son juste prix. Sur la base des résultats de l’expérimentation, ces travaux devront permettre une contractualisation avant mi-2010 ;
–  à étudier d’autres dispositifs permettant la valorisation des effacements diffus en dehors du mécanisme d’ajustement.
Ces travaux n’excluent pas la possibilité de mettre en place, par ailleurs, un dispositif public de soutien en faveur des effacements diffus au titre de leurs externalités positives.

En résumé, la commission cherche à encourager et pérenniser le dispositif d’effacement diffus mais demande à ce que ce soit l’opérateur d’effacement diffus qui s’occupe de faire payer ou de rémunérer les fournisseurs en fonction de ce qu’ils ont réellement produit et touché de leurs clients (en application de la loi). Je pense que jusqu’à présent EDF n’avait pas trop prêté attention au sujet car les quantités d’énergie en jeu étaient faibles et les opérateurs alternatifs encore peu développés. Mais la donne commençant à changer, ils cherchent à régulariser la situation pour ne pas se retrouver lésés par la mise en place du mécanisme d’effacement diffus.

Par ailleurs, la commission propose que l’opérateur d’effacement diffus soit rémunéré pour ce service sur la base d’un forfait annuel plutôt que sur la base d’une mise en concurrence par rapport au coût de production de l’électricité. Là encore, la recommandation me semble sage. Livrer l’écologie aux lois du marché n’est pas une bonne chose, on l’a constaté avec l’échec du marché des droits d’émissions. De plus on sent bien qu’en l’état actuel des choses, Voltalis profite abusivement d’une astuce financière pour se remplir les poches à bon compte. J’ajouterai un point, c’est que les kWh qui ne sont pas consommés au moment du pic ne sont pas réellement économisés, ils seront très probablement consommé dès que la consigne de Voltalis sera levée. L’effacement diffus décale la demande dans le temps plus qu’il ne la diminue durablement. Ca ne remet pas en cause son intérêt mais ça en réduit tout de même sa portée.

Voilà billet un peu long mais le sujet est passionnant en tout cas.

PS: je n’ai pas d’actions, ni souscrit à l’emprunt d’EDF, j’essaie juste d’analyser la situation avec un peu d’objectivité

Sources:

Gros bêta … testeur

mercredi 22 juillet 2009

Bonne nouvelle, les petits gars d’IJENKO ont eu la gentillesse de me sélectionner pour être bêta-testeur de leur solution de “smart metering”. Je vais donc pouvoir faire joujou avec 4 ou 5 boîtes et capteurs et surtout juger de l’intérêt de pouvoir suivre sa consommation d’électricité en temps réel. Compte-rendu détaillé ici-même d’ici 3 petits mois!

Et un de plus

jeudi 16 juillet 2009

Après Google et Microsoft, voilà qu’une petit start-up française du nom d’IJENKO s’attaque au marché de la mesure et des économies d’énergie pour les particuliers. Leur solution a l’air assez complète et bien pensée à la frontière entre le web, la domotique et le smart metering. Leur idée est de proposer une ensemble de boîtiers sans fil à installer chez soi qui permettent de:

  • mesurer sa consommation d’électricité
  • détecter une présence (fonction alarme)
  • détecter une niveau anormalement élevé de CO2
  • mesurer la température du logement et faire office de thermostat
  • alumer ou éteindre un équipement électrique de votre logement

Le tout est évidemment consultable et programmable depuis un site web semble-t-il assez bien conçu d’après la video de présentation. Je me suis inscrit pour être bêta-testeur mais je n’ai pas eu de nouvelles pour le moment. Le service devrait être accessible sur abonnement d’ici quelques mois.

    Va y avoir du sport!

    mardi 7 juillet 2009

    Bon, autant ne pas se voiler la face, je pensais être le seul à avoir eu cette idée géniale de fournir un outil d’aide à la mesure de ses consommations d’énergie et ce n’est pas le cas, deux petits jeunes qui débutent dans l’informatique ont eu la même idée que moi: Google et Microsoft rien que ça!

    Du côté de Google, c’est le projet Google Powermeter actuellement testé auprès de ses propres employés qui permet de suivre sa consommation d’électricité en temps réel depuis son ordinateur grâce à un petit boîtier installé chez soi. Ils parlent de gains de 15% rien que grâce au fait de mieux connaître sa consommation.

    Du côté de Microsoft, c’est le projet Hohm qui permet grâce à un questionnaire de 200 questions de connaître les habitudes de consommation de chacun pour proposer des conseils personnalisés.

    Rien de très étonnant à ce que ces mastodontes de l’informatique se lancent sur ce marché, c’est un bon moyen de verdir leur image un peu mise à mal ces derniers temps et de démontrer que la technologie représente une voie pour sensibiliser les particuliers aux économies d’énergie. Quand on sait que les augmentations de consommation d’énergie des ménages ces dernières années sont essentiellement dues à la multiplication des ordinateurs, téléviseurs, lecteur DVD, etc à la maison, on comprend l’enjeu pour les 2 big companies américaines. Si elles ne veulent pas être pointées du doigt, elles doivent se montrer exemplaires.

    En ce qui me concerne, tout ça me conforte dans mon intuition et me pousse à développer encore plus l’Ecolomètre. Les solutions de Google et Microsoft restent cantonnées au territoire américain et je doute qu’elle s’expatrient de sitôt. Qui plus est, elles ont l’inconvénient de se limiter aux consommations d’électricité et de ne pas apporter une approche plus globale comme peut le faire l’Ecolomètre.